Le programme s’appuie sur des ateliers-laboratoires fonctionnant sur un principe de recherche-création, tel qu’il est envisagé dans le champ des arts visuels contemporains, c’est-à-dire à partir d’une interaction entre création artistique et interrogations théoriques. Ils regroupent des étudiant.es du département d’Arts plastiques de l’Université Paris 8, de l’EUR ArTeC, de l’École doctorale Esthétique, sciences et technologies des arts (EDESTA), du Master Patrimoines culturels immatériels de l’Université Gaston Berger, du Master en Administration culturelle de l’Institut supérieur des arts et des cultures (ISAC) rattaché à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) de l’Université Cheikh Anta Diop. Bien que les un.es et les autres aient des références culturelles différentes et des positionnements variés, leurs approches plurielles sont complémentaires.
La visée de ces ateliers est de réfléchir sur les protocoles d’archivage des récits d’objets et sur les méthodes de médiation passant par une création artistique. Travailler sur les biographies d’objets vient à interroger des récits personnels jalonnés d’obstacles et parfois d’expériences extrêmes. Faire le récit d’un objet est inséparable de l’histoire de son usage ; on ne peut y accéder sans évoquer l’existence de ceux qui l’ont eu entre les mains. Cette construction de l’identité par le récit renvoie à la notion d’« identité narrative » de Paul Ricœur, processus réflexif permettant de comprendre les événements qui traversent un parcours de vie.
Outre ces « biographies d’objets », plusieurs axes sont explorés, dont le traitement et le classement des documents en collaboration avec les Archives nationales ; dans ce contexte, les fiches dé taillé, parfois très anciennes, du musée Théodore Monod ont servi de point de départ. À terme, il s’agira de proposer des procédures exploitables par les muséobanques. En prolongement de l’archivage des objets, dans la perspective d’un musée virtuel, les possibilités de la numérisation 3D ont été étudiées ; certains objets complexes du musée Théodore Monod ont ainsi offert un terrain d’expérience technique pour imaginer une collection numérique se substituant aux éléments originaux.