L’arbre est tout proche du dehors
L’objet d’archive avec lequel j’ai choisi de travailler est le tambour à fente présenté dans l’espace d’exposition principal du musée Théodore Monod. Comme ma pratique artistique tourne autour des relations audiovisuelles pouvant s’établir dans une installation, j’ai été fascinée par la capacité de cet instrument de créer dans la culture africaine un moyen de communication non linguistique.
Pendant plusieurs jours, lors du premier atelier à Dakar, j’ai enregistré chaque matin le son des oiseaux provenant de la fenêtre de ma chambre. J’ai placé cet enregistrement à l’intérieur du tambour en accrochant un petit haut-parleur à une ficelle maintenue à l’extérieur par une pierre. Ce système spécifique sert à soutenir des structures temporaires ; j’ai pu l’observer dans différents environnements domestiques pendant mon séjour à Dakar.
Pour le deuxième atelier, j’ai voulu approfondir le concept de communication non verbale que cet instrument peut offrir. Ainsi, avec l’aide et la générosité du musée, j’ai emprunté un deuxième tambour dans le but d’évoquer un sentiment de dialogue entre deux tambours dans l’espace. Les sons que j’ai placés dans les deux tambours peuvent être perçus comme des événements momentanés provenant de sources éloignées du paysage urbain de Dakar. Pour moi, les chants d’oiseaux ou le son du marteau sculptant le bois représentent un type d’expression non verbale qui nous entoure constamment dans notre quotidien.